Témoignage de Lena Pascal, 20 ans, étudiante scéenne en troisième année de droit, expatriée en République tchèque dans le cadre du programme Erasmus

Étudiante en droit à la faculté Jean-Monnet de Sceaux, Lena Pascal est partie à l’automne 2019 poursuivre ses études à Olomouc, en République tchèque, dans le cadre du programme Erasmus. Confinée depuis plusieurs semaines après la fermeture de son université, elle a été testée positive au SARS-CoV-2

Nous sommes plus d’une centaine d’étudiants confinés dans notre internat depuis la mi-mars. Les autorités ont décidé de tous nous tester après que l’un de nous a commencé à présenter des symptômes du Covid-19. Finalement, une soixantaine d’étudiants se sont révélés positifs, mais heureusement, nous avons tous des symptômes légers, voire pas de symptômes du tout pour certains. Pour ma part, j’ai ressenti les premiers signes de la maladie le 23 mars. J’ai eu un peu mal à la tête et j’ai brutalement perdu le goût et l’odorat, c’était très bizarre. J’ai tout de suite pensé au Covid-19. L’expérience varie beaucoup d’une personne à l’autre : mes symptômes ont disparu au bout de deux jours mais j’ai un ami qui n’a retrouvé le goût qu’au bout de 20 jours ! Cette perte du goût et de l’odorat est le symptôme le plus répandu en ce qui nous concerne. Le 30 mars, on m’a fait le fameux prélèvement naso-pharyngé qui consiste à insérer une sorte de long coton-tige dans le nez. Ce n’est pas très agréable (rires). Les personnes négatives sont confinées dans leurs chambres, et nous, les positives, avons été déplacées dans une sorte d’hôtel. Le fait d’être malades tous ensemble rend ça plus facile à vivre. On s’occupe comme on peut : on fait du sport à l’intérieur, on regarde des films, on a accès à une cuisine, mais bien sûr on n’a pas le droit de sortir. Au moins, on peut faire des activités à plusieurs, contrairement aux personnes négatives qui doivent rester dans leurs anciennes chambres pour éviter tout contact. Nos études se poursuivent sur internet : nous échangeons avec nos professeurs via des appels vidéo et nous avons des devoirs à rendre. Tous les étudiants ont à nouveau été testés le 16 avril et une troisième fois le 19 avril. Personne parmi nous n’a développé de forme grave, donc on n’est pas très inquiets. Finalement, je me sens presque plus en sécurité en République tchèque car l’épidémie est moins virulente ici. Toute la population a été confinée très tôt, le port du masque a été rendu obligatoire et des tests ont été pratiqués massivement dès le début. Il n’y a pas énormément de cas et les hôpitaux sont loin d’être débordés. C’est très différent de ce que je vois en France à travers les médias. Une fois ma quarantaine terminée, je pense rentrer grâce aux bus de rapatriement mis en place par l’Ambassade. J’avais de toute façon prévu de rentrer fin mai après la fin des cours. 

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